Les 9 raisons pour lesquelles il faut jouer la carte du Made in France en œnotourisme
La France … pays du vin ! et pourtant à l’échelle internationale, l’œnotourisme français n’a pas la place qu’il devrait nous échoir. Cela est principalement causé par la combinaison d’un manque d’ouverture et d’un manque de confiance.
- Peu de caves reçoivent correctement les visiteurs non francophones et provenant de lointaines destinations : la peur de perdre du temps et le manque de rentabilité immédiate justifient ce phénomène.
- Il faut « être modeste » voilà en gros une des antiennes que notre éducation, basée sur le principe de sous-estimation. Contrairement à d’autres Cultures (les USA par exemple) le conditionnement culturel français induit à parfois ne pas reconnaître ce qui fait nos qualités.
Pour bien se vendre il faut bien se connaître
Les visiteurs ne nous voient pas comme nous nous pensons ! Il est d’ailleurs très enrichissant de rentrer en contact avec des winelovers Japonais ou Canadiens pour découvrir combien nous sommes appréciés, et pas seulement pour la qualité de nos vins.
L’une des meilleures façon de réaliser quelles sont nos forces (mais il ne faut pas négliger nos faiblesses) et de se comparer aux autres cultures, économies, paysages, destinations, arts de vivre, savoir-faire … Frottons-nous au monde !
Il faut alors observer les autres et se questionner sur nos différences : faire du Benchmarking. Cela orientera les décisions stratégiques à prendre soit pour renforcer nos avantages, soit pour mettre à niveau nos faiblesses.
1 Un pays qui fait rêver
Sans que nous le voulions une image nous colle à la peau : nous sommes ROMANTIQUES. Nous héritons des Victor Hugo, Claude Monet et Auguste Rodin. La Nouvelle Vague et Brigitte Bardot ont continué de creuser ce sillon du pays créatif, rebelle et indiscipliné.
La France est aussi célébrée pour la variété de ses paysages et le charme de ses villages d’où l’énorme audience du Tour de France (Troisième événement sportif le plus regardé dans le monde) qui fait se réveiller les Australiens en pleine nuit pour découvrir en direct ce qui fera un jour leur destination. Par exemple la CNBC considère Saint Chinian comme la 5ème région du monde pour passer sa retraite et a « … and, above all, a slower pace of life that comes inherent with this tranquil, peaceful town.«
2 Paris 1ère destination urbaine au monde
Paris est la première ville la plus visitée du monde devant Londres avec 47 millions de visiteurs en 2014, 84,5 millions en France. Notre capitale est plus connue que notre pays ce qui permet de capter une clientèle de 2ème visite vers les régions ou sur des thématiques dont celle de l’œnotourisme. C’est la ville des « first-timers » : le point d’entrée dans notre pays pour un jour arriver aux vignobles (les « repeaters »). L’image de Paris, ville du luxe, lieu d’identification élitiste se rapproche pour les œnotourismes internationaux de l’image iconiques des grands vins (Pétrus, Chave, Coche-Dury, Grange des pères, Rayas…) dont profite toute la viticulture française.
3 Le vin : un des totems de la Culture Française
Les français restent encore le premier pays consommateur de vin par habitant. Plus de la moitié du territoire national est recouvert de vigne. Nous sommes le pays qui a créé la chimie du vin avec Louis Pasteur & Emile Peynaud. Le mot TERROIR est connu de tous les winelovers, bien que la plupart du temps, mal compris. La France est le pays qui a la qualité moyenne des vins la plus haute. Parmi les vins les plus célèbres, les vins français sont les marques loin devant celles des pays étrangers «la France est sur-représentée avec 42 vins sur la cinquantaine qui compose la liste des vins aux prix les plus exorbitants.«
4 La France premier exportateur de vin en volume et en valeur
8 000 000 000€ c’est le chiffre d’affaire à l’export des vins français. L’industrie viticole est l’un des piliers de l’économie nationale. Les réseaux de distribution ainsi que le positionnement des vins constituent un avantage concurrentiel pour l’oenotourisme. Le vin pour beaucoup, c’est du rêve dans un flacon. C’est, en consommant du vin français, une manière indicible de s’approprier un peu de ce qui fait le charme de notre pays … quand valeur économique et valeur symbolique se rejoignent. Accueillir à la cave, outre faire du chiffre d’affaire immédiat, c’est aussi promouvoir la marque, l’appellation, la destination … c’est aussi préparer le chemin aux importateurs qui participent à défricher un nouveau marché.
5 Sur la vague des Vins de France
Vin de France qui est une catégorie Sans Indication Géographique (SIG), succède aux Vins de Table depuis août 2009 (avec la possibilité de nommer le cépage et le millésime). Grâce à cette évolution les ventes ont bondi de 135% en 2011 : les principaux pays acheteurs sont l’Allemagne et la Chine. On voit bien que le nom France est porteur d’image …
6 La French Touch
C’est bien connu, les français ne savent pas faire comme les autres. Le pays des « Droits de l’homme » et des Lumières fascine par son approche à la fois rationnelle et passionnée. le publicitaire Philippe Lentschener a défini les trois principales raisons qui expliquent ce sentiment d’attirance :
- 1 la passion des savoir-faire
- 2 on aime à donner du sens
- 3 la capacité de créativité et de surprendre
Mettre en place une prestation œnotouristique, la vendre et en assurer le déroulement doit tenir compte de cette trilogie existentielle de notre sens des affaires.
7 Notre Art de Vivre : un modèle imité par tous.
Jean-Charles Arnaud dit « sur 45 AOC françaises, 35 sont copiées à l’étranger » . Ce qui est vrai pour le vin l’est aussi pour beaucoup d’autres choses : la mode et le design, les nouvelles technologies (médical, numérique…). L’imaginaire que l’on nous porte dépasse l’étrange assemblage de la gauloiserie et de galanterie : nous sommes les 4ème au niveau mondial pour le nombre de brevets déposés. Ce style « Suis Generis » concerne tous les secteurs : la presse avec Elle, l’industrie avec le TGV et Airbus, les industries Culturelles avec le Louvre ou Daft Punk, la Pensée avec Thomas Piketty (économiste) ou Cédric Villani (mathématicien). La baguette sous le bras (le pain que l’on nous admire tant) a fait sont temps !
8 L’oenotourisme : c’est du développement durable
Faire du raisin et le transformer en vin, recevoir des visiteurs et leur faire partager notre terroir, vendre des nuités et des prestations touristiques réceptives, tout cela, ça ne se délocalise pas ! C’est aussi coller aux tendance du locavorisme : 63% des Français sont prêt à payer plus cher pour consommer des produits de leur région.L’oenotourisme est aussi un agri-tourisme, on crée des emplois en zone rurale, cela participe du désenclavement de territoires menacés … Plus encore, en recevant des étrangers on exporte, les devises rentrent ! En expliquant nos paysages on aide à augmenter la valeur (la fameuse expérience client) de nos produits (vins, services …), perceptions qui seront propagées par l’énorme bouche à oreille que sont FaceBook et Instagram.
9 Un Label Made in France : un gage de qualité
La labellisation rassure, elle installe un sentiment de confiance et d’identification. En soi l’idée d’AOC correspond à cette conception. « You buy France » n’est pas ringard vu de l’étranger. Deux labels nationaux ont vu le jour : OFG (Origine France Garantie) et EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) c’est dire les enjeux concernant cette problématique ! Les région s’y mettent Sud de France en est un exemple éclatant.
L’art de vivre, dont fait partie le vin et sa Culture constitue un véritable atout de l’ordre du smartpower ou pouvoir d’influence, il faut savoir en disposer. L’Australie, s’en inspire et joue activement le jeu de l’accueil au domaine : vendre du vin c’est valoriser la destination et promouvoir la destination c’est vendre du vin : l’article de Stéphane Badet paru dans mon-viti.com ou celui de Denis Saverot dans la RVF sont très clairs à ce sujet !
Il n’est pas toujours aisé de parler de soi avec justesse, de distinguer ses différences et de les valoriser, de bien connaître les attentes des œnotouristes, d’autant plus s’ils viennent de loin.
C’est pour cela que des spécialistes oeuvrent à développer harmonieusement, selon les contraintes, les potentiels de chacun compte tenu des évolutions des marchés, des technologies et des individus …
- Posted by
Marc Jonas Consultant
- Posted in Bonnes pratiques
Mai, 11, 2016
1 Comment.
Conférencier en 2016 lors des 2èmes rencontres de la vigne et du vin organisées au Sénat par l'ANEV (Association Nationale des Elus de la Vigne et du vin).
Presse

La Vigne - N° 297 (mai 2017)
Viti (mai-juin 2016)
Le petit Futé, Oenotourisme (2014)
Espaces n° 321 - Approche expérientielle et le Tourisme (2014)

Midi Libre (2009, 2010)
Le Figaro (2008)
Guide du tourisme Vigneron (2007)
Revue des Vins de France (2006, 2007)
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