Le 14 septembre 2020 j’ai eu le plaisir d’animer la matinée de réflexion autour de deux tables rondes que j’ai organisées pour l’accélérateur Nîmois Open Tourisme Lab : sur la thématique « l’Œnotourisme Durable : Pourquoi devient-il urgent d’y penser ? »

Pour la seconde fois, l’Event a eu lieu chez Gérard Bertrand, où 150 personnes ont bravé le stress de la Covid19.
Elles sont venues pour assister aux deux tables rondes. Elles ont participé au concours de pitch, gagné par Mélanie Mambré de Vaovert, échangé à l’atelier Barcamp, se sont renseignées au showroom des start up et travaillé lors des rencontres b2b.
Table ronde 1 : Quelles sont les nouvelles aspirations du voyageur et pourquoi cherche t-il à découvrir les territoires viticoles de manière plus éco-responsable ? Quelles correspondances entre une consommation de vins BIO croissante et une expérience de visite réussie ?
- -Isabelle Cardouat du CDT du Gers qui est très engagé sur le Slow tourisme
- -Guillaume Cromer, consultant à ID Tourisme et président d’ATD Acteurs du Tourisme Durable
- –Hervé Hannin, ingénieur de recherche au Campus Montpellier SupAgro INRA
- -Frédéric Nau, directeur de l’agence réceptive Millésime Privé et co-fondateur de la start up La Bulle Verte

-Guillaume a rappelé l’urgence climatique et la nécessaire réflexion à mener collectivement pour agir sur des choix qui mènent vers moins de consommation de Gaz à Effet de Serre (GES).
-Isabelle a précisé la notion de Slow en montrant les enjeux ainsi que les conditions horizontales de réflexion collective pour arriver à une intégration privée/public efficace.
-Hervé a souligné l’aspect traditionnel d’une viticulture en manque d’innovation, en prenant en compte les contraintes sociétales à intégrer et en esquissant des propos sur le management politique pour évoluer vers plus de sobriété.
-Frédéric a parlé du client et de son soucis de l’engager dans une compréhension de la destination en offrant des clés d’appropriation et d’interprétation du pays : le tourisme pour lui ne doit pas être prédateur.
Tous les quatre ont co-construit une vision de l’œnotourisme durable et réaliste dans ce temps obligatoirement trop court : beaucoup de questions n’ont pas été posées pour faire le tour du sujet !

Table ronde 2 : Regards croisés d’acteurs engagés dans l’œnotourisme durable
- Morgane Le Breton de BLB Vignobles – Domaine de la Jasse
- Xavier Gomart – DG de la cave coopérative de Tain l’Hermitage
- Lionel Martinez – fondateur de E-dVenture
- Enric Santisteban – Corporate Events Planner à Vinseum
-Morgane nous a conté l’importance de la conviction de l’équipe dirigeante pour convaincre et éviter le « green washing » afin de toucher toutes les parties prenantes que sont clients, collaborateurs, fournisseurs, partenaires médias et habitants locaux.
-Xavier nous a apporté un éclairage sur l’ISO 26000 qui est une norme de responsabilité sociétale. Il nous a dit combien la structure coopérative était logique et importante pour un management plus horizontal et inclusif dans le territoire.
-Lionel, très partisan de l’expérience client, a insisté sur les structures à décloisonner et la complémentarité entre institutions, médiateurs privés et vignerons. Pour lui, le point de départ de l’œnotourisme se fait à la vigne, il doit être éco-responsable et collaboratif.
-Enric, Catalan de Subirats, a expliqué ce qu’était le label Biosphère auquel son entreprise est affiliée. Il a ensuite raconté ce qu’à fait ce village de vignerons pour ré-ouvrir la ligne RENFE depuis Barcelone, équiper l’ancienne gare d’un office de tourisme et d’un magasin de vélo pour donner l’opportunité sans véhicule de découvrir le terroir de manière douce.
Merci à ces huit intervenants qui ont tous participé à faire évoluer ce concept d’œnotourisme durable encore jeune.

A retenir :
-1 Economisons la planète : Installer des objectifs chiffrés, co-gérés par les entreprises et la destination pour une mobilité plus responsable, une économie de l’eau, le respect des écosystèmes, réduction des usages de produits non naturels …
-2 Pensons ensemble : Mettre plus d’horizontalité dans la prise de décision pour influencer les collaborateurs dans l’entreprise et les habitants de l’œnodestination.
-3 Expliquons et démontrons : Donner les outils de compréhension aux parties prenantes pour persuader et renforcer l’estime et les liens avec la démarche
-4 Changeons de point de vue : Instaurer des critères d’analyse qui sortent du quantitatif et convenir d’un référentiel basé sur le respect du vivant et du local
-5 Installons une vision sur le long terme : Miser sur une politique moins « courtermiste », moins comptable en misant sur une gestion circulaire de l’économie locale, en fixant la valeur économique œnotouristique et en pensant les fonctions régénératives des activités locales.
Comme le disait Guillaume Cromer « nous avons dix ans pour réduire de 60% nos émissions de GES pour suivre les décisions de la Commission Environnement de l’Union Européenne » … L’œnotourisme doit prendre sa part de travail pour atteindre cet objectif !