12 raisons pour (re)penser sa stratégie digitale

La digitalisation de l’économie a transformé les modes de consommation. Le smartphone modifie la manière de penser le business. La communication par l’image s’impose. Nous lisons de plus en plus, mais les textes sont sans cesse plus courts.

Les activités tant viticoles que touristiques doivent s’adapter au m-commerce & m-tourisme.

Ne pas intégrer la communication digitale au sein de la réflexion managériale c’est prendre le risque de disparaître des radars du marché.

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1 / Augmenter sa visibilité & être présent sur tous les fronts

La communication digitale permet aux plus isolés des vignerons d’exister sur tous les écrans de la planète. Des Terrasses du Larzac ou des collines sancerroises, la photo des étiquettes, les messages promotionnels, les avis des oenophiles sont visibles partout de Tokyo à Vancouvert.

En croisant vos messages sur de multiples réseaux sociaux et de distribution (stratégie cross-canal) la marque devient omniprésente et sera perceptible différemment sous des points de vues complémentaires.

 

 

2 / Toucher des prospects selon leurs propres modes

La difficulté de vendre réside dans l’appréhension du « tempo client » : trouver les clients là où ils sont et quand ils le veulent reste le grand défi de la commercialisation. Les réseaux sociaux et les applications (vente à distance, site d’avis, plateforme de réservation …) donnent aux metteurs en marché le don d’ubiquité. Depuis son écran, le vigneron peut dès lors communiquer avec les internautes de toute la planète.

 

 

3 / Elargir le potentiel client & Développer le fichier client

La force d’une entreprise c’est sa clientèle ! Twitter, Instagram, Linkedin, FB, Pinterest et tant d’autres réseaux sociaux permettent de recruter, de prospecter et de fidéliser. Par des stratégies de contenus engageants (inbound marketing) et des messages ciblés, votre GRC (Gestion de relation Client) devient sociale (GRC Sociale).

D’ores et déjà, faire du bon vin et savoir communiquer sont les deux grandes tâches à maîtriser dans la gestion d’un domaine viticole !

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4 / Etre à l’écoute des tendances du marché & créer une communauté d’amis

Les réseaux sociaux peuvent-être chronophages mais leur usage aussi permet d’observer les évolutions de la demande, d’être au fait des tendances et de la concurrence.

C’est aussi une manière de tisser des liens qui peuvent s’avérer de qualité avec une communauté dont l’engagement sera proportionnel à la capacité de communiquer. La relation virtuelle ne signifie pas absence de rapports affectifs avec la prestation, le produit, l’entreprise ou la destination. L’annonce produit peut se décliner sous de nombreux aspects : ludique, pédagogique, technique, sensorielle, sociale, éthique…et doit inciter à la découverte

 

 

5 / Inciter au bouche à oreille & valorisation qualitative de la marque

Permettre à vos followers de s’impliquer dans la marque n’est pas uniquement un moyen de faire de la notoriété, c’est aussi un « plaisir » pour ceux-ci. Ils s’identifient à l’idée qu’ils se font des valeurs de la marque.

En s’engageant ils montrent leur intérêt et participent à la réputation de l’entreprise. De ce fait il participent activement à élaborer une image par le CtoC (consumer to consumer ou client à client) : ils travaillent bénévolement au prestige de votre offre.

 

 

6 / Efficacité BtoB & BtoC

En sélectionnant les bons réseaux et en y postant les bons messages il est tout a fait possible de toucher une audience professionnelle (BtoB) ou générique (BtoC). Par le principe des impressions (Twitter), des Vues (Linkedin) et des Likes (FaceBook) … il est très facile d’évaluer directement l’impact des posts. De plus, de nombreuses plateformes disposent d’outils statistiques qui permettent d’évaluer plus finement l’impact de votre communication et de réagir sur le contenu et la qualité de vos messages.

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7 /Toucher les prescripteurs & influenceurs

Le marketing change en fonction des techniques et des pratiques. La presse traditionnelle et sa publicité perdent de l’audience au profit de publications plus émotionnelles et subjectives. Les bloggeurs et leurs réseaux deviennent des intermédiaires incontournables :il s’agit de savoir séduire. C’est sur les réseaux sociaux de l’on pourra tisser des liens avec ces derniers qui pourront permettre d’envisager une fructueuse collaboration.

 

 

8 / Rajeunir votre communication en suivant les tendances & une manière plus douce d’amener les gens à vous

Le consommateur post-moderne veux avoir le choix ! S’impliquer dans une relation avec une marque n’est aucunement un problème pour peu qu’il ait la liberté de s’engager dans telle ou telle direction. L’interpeller peut s’avérer difficile tant les sollicitations sont pléthores, mais en partageant votre réalité professionnelle, en dévoilant l’environnement, en publiant des retours clients favorables vous construirez un univers attractif dans lequel il pourra se projeter.

 

 

9 / Evoluer vers une promotion plus émotionnelle & rassurer vos clients en étant présent sur les réseaux sociaux

La ménagère de moins de 50 ans n’existe plus, pas moins que le touriste, gros mot à oublier. Nous sommes tous des individus appelés à inter-agir dans une multitude de relations qui engagent notre corps, notre sens du spirituel, notre capacité à faire du lien social et notre dimension psychologique. L’expérience client englobe ces 4 paramètres. L’une des forces de la communication digitale est d’inviter à l’interaction et de considérer le client comme un consom’acteur.

 

 

10 / Une bonne manière de parler de la valeur de votre marque

Une appellation, une oenodestination, un terroir etc expriment tous des valeurs . Ainsi il arrive de dire que les Bordeaux sont « bourgeois », les Bourgogne « paysants », les Côtes du Rhônes « hédonistes »…Il y a une bonne part de subjectivité … mais ce sont des mots porteur de sens.

Les marques propagent aussi des notions auxquelles le consommateur peut s’identifier ! Les réseaux sociaux sont les outils privilégiés pour affirmer le positionnement et l’ambition de votre activité.

 

11 / Une communication de masse pour des coûts très abordables

Pour quelques centaines d’Euros il est possible maintenant de réaliser une campagne de publicité qui touchera plusieurs milliers de personnes avec des outils puissants qui peuvent cibler les profils, les tranches d’ages, les milieux professionnels et la localisation. En complément d’une gestion active  du fichier client et d’une politique éditoriale dynamique, la communication digitale, sans atteindre des budgets mirobolants, permet de toucher des cibles identifiées : gains de temps, d’énergie pour une efficacité accrue.

 

 

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Page mettre en place une campagne de publicité sur FaceBook

 

12 / Les 4 P : Un nouveau Mix du marketing

Connaître les bons usages et l’environnement culturel des internautes devient une clé pour agir efficacement sur les réseaux.

Permission – Partage – Personnalisation – Participation sont les 4 dimensions de la communication digitale moderne.

L’ère du SmartPhone implique une nouvelle urbanité. L’hyper sollicitation et l’hyper concurrence supposent de nouveaux comportements. Penser client, en matière digitale, reste une priorité.

 

Réfléchir avant d’agir

Faire un post n’est pas si compliqué … encore faut-il s’avoir quoi raconter et dans quel ordre ! Souvent par manque de temps, nombreux sont les vignerons qui utilisent les réseaux sociaux sans avoir pris le temps d’une réflexion, d’une analyse de la situation afin de déterminer ce qui va être dit, à qui, par quel canal, à quel rythme ?

Cela signifie rédiger une stratégie de communication en prenant en compte les caractéristiques réelles de l’entreprise viticole (image, production, notoriété, moyens humain, temps disponible, objectif d’entreprise …) et de définir une feuille de route répartissant les tâches, les contenus, les cibles.

 

Conseil Œnotourisme aide les vignerons à voir plus clair dans l’usage des réseaux sociaux en fournissant un Brief qui sera le chemin à suivre à court, moyen et long terme pour augmenter la visibilité digitale. Prendre du recul sur la manière d’intégrer le digital dans l’entreprise viticole, c’est gagner en efficacité et transformer en douceur l’organisation de la promotion / communication du domaine. 

 

 

 

 

 

Les 7 axes marketing en œnotourisme en 2017

L’œnotourisme devient un secteur d’activité de plus en plus concurrentiel. Des On-Line Travel Agencies (OTA) et des sites d’avis orientent fortement les choix des visiteurs. Les Réseaux sociaux et les nombreuses applications naissantes obligent les prestataires à se professionnaliser. L’accueil œnotouristique est une affaire de stratégie !

Voici les 7 grandes tendances qui selon moi sont à intégrer dans vos choix stratégiques.

 

1 La customisation ou personnalisation de l’offre

Des prestations qui collent au rêve du consommateur : cette évolution a été initiée dans le segment des prestations haut de gamme pour se populariser aujourd’hui.

 

Celle-ci a été amplifiée par la fluidité d’information qu’apportent les réseaux sociaux ainsi que la sollicitation des sites d’avis et de ranking.

 

Le touriste est mort, vive l’individu : nous sommes arrivé dans l’ère du marketing de l’expérience et du marketing holistique (qui prend en compte toutes les dimensions de l’individu).

 

Combinaison de Wine + Wonderlust : envie de voyager ou soif d'aventure
Combinaison de Wine + Wonderlust : envie de voyager ou soif d’aventure

2 La transparence

La révolution digitale, l’éducation des consommateurs aux grands concepts du marketing, l’influence post-moderne de la Y génération … tous ces éléments obligent les metteurs en marché à proposer une prestation rigoureusement similaire à l’offre.

 

L’hyper concurrence & l’hyper connectivité laissent la liberté au consommateur d’élire les offres qu’il considérera les plus lisibles et les plus fiables.

 

L’outil internet permet d’idéaliser la prestation (de la part des clients comme des prestataires) mais doit strictement refléter la réalité au risque de subir les effets négatifs de contre publicités : il faut être transparent !

 

 

3 Le bien-être

La qualité de vie (environnement, Culture, relations humaines), la prise en compte de l’hygiène de vie (le développement des produits bio), la réalisation de soi (évolution post-moderne….) sont les indices qui signifient l’importance de la prise en compte des 4 états de la personne (le physique, le psychologique, le social, le spirituel : holistique).

 

Nombreux sont les voyageurs qui reviennent vers une destination, et cette fois-ci la découverte n’est pas la motivation principale. La réalisation de soi constitue l’une des clés d’entrée de l’appréciation d’une activité …

 

La prise en compte de ce principe associé à celui de confort (de plus en plus important avec nos sociétés vieillissantes) participe au succès des entreprises œnotouristiques.

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4 le digital

L’industrie touristique a vu ses habitudes marketing complètement métamorphosée par l’arrivée de l’économie digitale. A tel point que l’on en est à parler de m-tourisme (mobile tourisme). L’usage des appareils mobiles (Smartphone & tablettes) plus encore que le bon vieux PC transforme les pratiques consommateurs : résa last minute, labilité de la demande, client multi-profil …

 

Les marketeurs du tourisme parlent d’agilité pour pointer la capacité d’adaptation et de requalification de stratégie en réponse à la mouvance du marché (concurrence, clientèles, évolutions technologiques … )

 

Rapporté à l’œnotourisme, les professionnels auront à penser le couple vin/tourisme autrement pour s’orienter m-terroir (mobile-terroir) en croisant une qualification plus fine de la demande avec le tandem technologie/patrimoine pour rester visible et correspondre aux générations Digital Native qui suivent …

 

 

5 l’immédiateté

C’est le revers de la médaille, le temps. Il se raccourcit incroyablement. Cela oblige les metteurs en marché (hôtellerie, transport, agences de voyages …) à trouver des solutions en terme de flexibilité et rapidité de réaction.

 

Conséquences de l’hyper concurrence et du digital : le tout, tout de suite va être un des critères du choix consommateur. Un prestataire qui ne sera pas capable de répondre dans l’heure sera considéré comme non professionnel donc peu attractif.

 

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6 Etre spécialiste de son œno-destination

La multiplication des offres implique une augmentation de la concurrence. Celle-ci s’observe entre différentes oeno-destinations ou entre prestataires d’un même territoire.

 

Les visiteurs se spécialisent : certains sont experts en voyages, d’autres en matière viticole, parfois les deux ensemble !

 

L’un des critères qui va déclencher l’envie d’achat ne réside plus dans le « quoi ? » (ou le où en terme de destination ?) mais surtout dans le « comment ? » (qui suppose avec qui, à quel rythme, quel bénéfice en retirer ?).

 

Cette notion de texture relationnelle mise en perspective avec l’authenticité du discours va définir le niveau d’expertise et de qualité du réceptif en œnotourisme.

 

 

7 Storytelling

On aime tous les histoires … et depuis que l’on est tout petit ! Le « il était une fois … » est beaucoup plus séduisant qu’une liste d’événements ou d’actions vécues par le vigneron.

 

Le storytelling parle au cœur, c’est un « Conte de Faits », c’est le voyage par l’esprit pour des voyageurs bien présents … ça se mémorise et se raconte, ça participe au bouche à oreille digitalisé, ça se facebook et ça se like …

Et en quoi puis je vous aider ?

La formation est un fantastique levier de performance : performance en terme de choix marketing (image, message, cible client), performance en web-marketing (stratégies digitales et expérience client), performance à l’accueil (développement du chiffre d’affaire, fidélisation).

 

Travailler à l’amélioration de l’accueil peut se penser à l’échelon du territoire, de l’entreprise réceptive, de l’équipe en charge de l’accueil mais surtout auprès des individus. Le futur se construit au quotidien : Conseil Œnotourisme intervient pour des actions formation adaptée à chaque problématique.

Œnotourisme & Digital : les enjeux 2017 !

La révolution digitale bouleverse complètement nos modes de vie : du quotidien le plus pragmatique aux stratégies des grandes marques.

Au-delà de la pensée marketing, cela affecte aussi l’humain dans sa manière d’aborder le monde, avec des sauts générationnels de plus en plus marqués. 
Ce bouleversement concerne tous les métiers du tourisme : les notions de temps et d’espace s’en trouvent transformées, le monde du vin est lui aussi impacté, plus particulièrement dans sa dimension communication / vente … l’œnotourisme l’est aussi !

Que l’on soit vigneron, une chambre d’hôte ou un agent VTC*, omettre de penser le digital peut s’avérer être une erreur stratégique rédhibitoire. Les activités de service sont plus directement touchées par cette mutation qui amplifie la concurrence mais qui augmente également la visibilité.

Vers la standardisation

S’ouvrir à l’accueil œnotouristique suppose de répondre à la demande. Pour le monde viticole habitué à fonctionner sur un marketing de l’offre il s’agit d’une profonde remise en question. Le vigneron devient prestataire et doit suivre les logiques d’un marché exigeant, versatile et impatient.

Le digital positionne les œnodestinations sur un même plan : vu du Japon ou du Brésil, quelle est la différence à prix égal entre une offre packagée de la Vallée de la Loire, de la Ribera del Duero ou du Piémont ? L’industrie touristique a besoin de simplification, de standardisation … le digital ne fait qu’amplifier le phénomène.

Cependant, au yeux des connaisseurs, ces œnodestinations n’ont que peu de points de comparaison, l’aspect Culturel du vin permet de différencier les offres et d’affirmer les particularités régionales en mettant l’accent sur l’identité des territoires / terroirs.

Savoir se raconter : faire vibrer votre marque

Le storytelling, outil essentiel pour faire rêver et aider à retenir la marque, se digitalise aisément. Dans ce cas la communication numérique étend le pouvoir de séduction, d’attraction, de mémorisation lors des trois étapes de la consommation digitale : avant, pendant, après.

Maîtriser le storytelling c’est « penser client » en lui proposant une expérience. Les bénéfices subjectifs de cette technique retomberont positivement sur l’offre service/produit. La compréhension émotionnelle démarre loin en amont de la réalisation de la prestation. L’usage désormais dominant de la tablette et du Smartphone impose de repenser l’offre numérique en pensant un webdesign adaptatif (responsive design, cacher ou réduire le contenu, redimensionner les images…) mais aussi en adaptant les bonnes pratiques numériques  (comment répondre aux commentaires, rythme des parutions …)

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L’empathie** : une valeur relation client qui monte

En matière  œnotouristique,  le digital n’est rien d’autre qu’un moyen de rapprocher deux personnes. Derrière les écrans et les Big Data se trouvent toujours un prestataire & un visiteur. La facilité d’usage, le bénéfice des solutions apportées, la pertinence et la réactivité dans les réponses, la possibilité de vivre sur différents modes (réalité virtuelle & augmentée) avant, pendant ou après le voyage atteste de la réalité émotionnelle de la demande : l’empathie est le levier du marketing expérentiel.

L’hyper offre, les exagérations du marketing, le harcèlement des sollicitations commerciales … tout cela invite à penser l’humain dans sa totalité. Le client est aussi un être sensible, réflexif et non rationnel qui demande à être pris par la main !

L’Accueil qui reste le mot clé de l’œnotourisme (les bonnes pratiques) doit se faire ressentir dans la communication digitale. Il doit se faire en étant bienveillant, en rassurant (au travers notamment des techniques de réassurance marketing) et en offrant des possibilités de personnalisation du service.

Un accueil digital (au domaine, à l’hôtel, à l’OT…)

Comme la communication non verbale, l’usage digital du client centré sur votre marque doit faire ressentir les grands axes de positionnement de celle-ci. On parle de parcours digital du client et son expérience utilisateur devient multi-canal.

L’expérience digitale en matière d’œnotourisme, qui suggère généralement plaisir, évasion, rencontre doit correspondre à la réalité de l’offre vécue.

Ainsi le prestataire peut l’inviter à choisir des applications qui faciliteront la découverte, l’orienter vers une plateforme de réservation partenaire ou une OTA***, utiliser la messagerie mobile pour le suivre en j-1…

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L’enjeu du Wifi : des liens pour créer du lien

Il va devenir incompréhensible de la part des visiteurs et totalement incohérent  en matière économique de se priver de ce bouche à oreille fabuleux que permettent FaceBook, Instagram, Twitter, Whatsapp, Snapchat, YouTube …

Le digital change les Hommes … les habitudes et les besoins évoluent avec la technologique. Nous ne sommes plus jamais seuls, le quotidien se partage dans l’instant, à fortiori lors des moments forts de la vie (dont le voyage).

Ne pas avoir le Wifi à l’accueil (restaurant, domaine viticole, OT, hébergment …) en 2017 c’est comme lorsqu’on ne disposait d’email dans les années 2000 … cela « ringardise » à coup sur. Rappelons que la cible reste une clientèle plutôt aisée, urbaine et connectée et de plus en plus internationale.

L’image France, positive, doit rester présente dans toutes les zones régionales et des appellations rurales même parfois un peu reculées.

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Une nécessité : la structuration ou le savoir-faire collectif

Une nuée d’applications liées au vin, au tourisme ou à l’œnotourisme apparaissent. Elles partagent toutes le même objectif : faciliter la vie du visiteur, soit en identifiant un bon prestataire (Géovina), en obtenant des informations sur un vin (TWIL, Vivino, WineSearcher), en identifiant des oenodestinations (woowine), en ayant une expérience virtuelle de « géocommunication » (mappavini), en se faisant livrer des bouteilles (BottleTrip), en recherchant des avis (WineAdvisor), soit en achetant en ligne (les Grappes).

A l’usage, certaines applications finiront par rayonner et concentrer les usagers sur de nouveaux codes et pratiques … nous sommes encore dans l’ère foisonnante des débuts.

Parallèlement l’offre locale doit également se structurer selon les axes géographiques cohérents  de mobilité, relatifs à la combinaison timing/déplacement/intérêt.

L’enjeu principal réside dans la capacité à s’organiser localement pour mettre en place une offre adéquate par cible client. J’appelle cela créer un œnosystème ! Travailler de concert entre vignerons et réceptifs pour fluidifier les flux touristiques et rendre plus lisibles les offres de destination constitue l’objectif structurant d’un métier toujours en recherche de vitesse de croisière et qui tarde à prendre en compte les évolutions des autres oenodestinations Européennes et mondiales.

2017 : au travail 

Le travail de mise au numérique est une  tache exigeante à réaliser, un vaste projet collectif qui embrasse l’ensemble du territoire national. Les villes montrent la direction, et le Grand Paris avec son programme Smart City ne fait qu’anticiper un futur assez proche.

L’œnotourisme est une activité qui regarde les paysages ruraux. Opportunité pour dynamiser un territoire, la ruralité risque d’être handicapée par son « éloignement ». Cependant l’évolution d’une demande gourmande de services œnotouristiques  et la nécessité de développer une économie durable constituent de réelles opportunités dès 2017 pour s’ancrer volontairement dans la digitalisation de l’accueil viticole.

Par ailleurs la concurrence internationale va nous obliger, si l’on désire rester aux premières places en matière de destination et d’œnodestination, d’intégrer de façon gobale le digital dans les offres produit/service.

Les enjeux dépassent la vision économique d’une saison réussie mais concerne autant le commerce international du vin que la valorisation de la notoriété de zone touristiques.
De quoi travailler en somme !

*VTC : Voiture de Transport avec Chauffeur

** Empathie : est une notion désignant la compréhension des sentiments et des émotions d’un autre individu, voire, dans un sens plus général, de ses états non-émotionnels, comme ses croyances.

***OTA : Online Travel Agency

L’œnotourisme est une activité Culturelle – 2ème partie

7  L’œnotourisme n’est pas une activité touristique comme les autres…

De fait, parce qu’il s’agit d’une activité culturelle, avec ses nuances, ses chapelles, ses niveaux de connaissance … il faut distinguer des variations dans les demandes touristiques. Un winelover de Chicago n’est pas un œnophile de Bruxelles.

Comme il a été dit dans la 1ere partie de cet article, l’échelle de valeur de l’engagement bachique, comme élément identitaire très structurant, peut revêtir de nombreuses interprétations tant pour le consommateur que pour les producteurs.

Cela implique une orientation marketing où il faudra prendre en compte le croisement entre l’offre œno-culturelle plus ou moins standardisée et la demande dans sa culture d’usage (selon les habitudes du client).

Rapporté à un échelon international l’offre oenotouristique Ligérienne, Dalmate ou Californienne seront mises en concurrence face à des œno-curieux provenant de Taïwan, Londres ou Vancouver, on observe aisément la complexité des croisements culturels qui peuvent résulter lors de l’expérience client.

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Plus que jamais, d’un point de vue client, la partie subjective prend une part importante, ce qui signifie que la perception des dimensions culturelles d’une œno-destination arbitrera ses choix.

Une fois ce point corrélé avec la puissance de l’outil digital, les adaptations stratégiques devront sans cesse être combinées aux standards qualitatifs tout en mettant en exergue la particularité de l’offre.

La part patrimoniale du vin, donc sa dimension « spirituelle », constitue le point central du choix initial.

8 Quelle définition pour la Culture ?

De quelle Culture parle t-on ? Celle du vieil Européen face à celle du Nouveau Monde, celle urbaine d’un visiteur de Shanghai face à celle d’un villageois bourguignon ? Celle d’un chef étoilé face à celle d’un buveur de soda ?

Au-delà du produit vin, la Culture c’est aussi la façon d’appréhender notre monde : les coutumes régionales, l’écologie, le vivre ensemble …

Au travers de la dimension « terroir », les choix agrologiques du vigneron ont aussi une valeur culturelle : travailler les vignes en conventionnel, en agriculture raisonnée, en agriculture biologique ou biodynamique ne signifie pas la même chose.

Ainsi on en vient à parler d’engagement local qui peut avoir une résonance globale : la pratique des voyages et des réseaux sociaux permettent à ces problématiques de traverser les frontières. Certains pays ou territoires (on peut les considérer comme des destinations) deviennent leaders et des exemples en ces matières : les visiteurs souvent reflètent l’opinion moyenne de leur pays d’origine et par exemple les promesses des Américains ou des Chinois lors de la COP21 peuvent illustrer l’état d’esprit des touristes venant des ces pays.

En matière de Développement Durable, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), comprenant le consommateur, les conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, la gouvernance régionale et privée, les droits de l’homme  … entre dans cette conception large du point de vue Culturel d’une œnodestination.

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L’exemple, conté par le biologiste George Oxley, du RoundUp utilisé comme désherbant qui n’est possible que s’il existe des plantes génétiquement modifiées, est caractéristique d’une culture de la surproduction et de la surconsommation.

Le discours sur la préservation de la biodiversité, laissant la vie à la multitude de plantes (mais qu’est-ce qu’une mauvaise herbe ?) qui joue l’indispensable rôle de garantir l’équilibre des sols (Ph, vie bactérienne et fongique, insectes et micro-organismes …) concerne aussi bien celui du terroir viticole (support des vins qui ont une identité) que du terroir humain (choix de vie).

La mondialisation de la production viticole (de nombreux visiteurs internationaux considèrent le vin comme étant issu d’un process plutôt industriel qu’artisanal !) rentre donc en opposition avec la spécificité du terroir et son caractère unique.

9 Vers un idéal type de la consommation Culturelle oenotouristique ?

Ainsi, l’universel de l’imaginaire du vin rencontre celui de la globalisation et la PRATIQUE DU VIN qui suppose la beauté des paysage, le partage amical, la parole facilitée, l’harmonie relationnelle, un certain contact avec la nature, l’hédonisme …

La PRATIQUE CULTURELLE des individus (avec leur histoire propre, leur environnement, leur idéologie) peut venir bouleverser la sereine tradition du bien vivre local : aller à la rencontre d’un pays, d’un terroir est aussi un choc des Cultures et peut parfois révéler des situations cocasses ou incongrues.

Le rêve d’un voyage viticole contient donc les mythes fondateurs, l’idéal Virgilien, le mimétisme des classes dominantes … et cela fonctionne comme une trame qui constitue le désir intime des œnotouristes mais qui n’est pas toujours explicité. C’est aussi le cœur de la promesse agritouristique.

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Certes, il vaut mieux montrer un vigneron en cotte dans une cave voûtée dénichant un flacon à l’étiquette mangée par l’humidité qu’un hôte aux gestes standardisés dans un lieu anonyme tenant une bouteille au design marketé : ce fantasme reste une vérité !

Nous sommes dans la caricature … mais le succès de l’accueil dépend grandement du désir du client et de la subtile combinaison du talent de l’équipe réceptive.

Le rêve d’une terre promise où coulent à flot lait, vin et miel se retrouve dans le projet d’œnotourisme, on pourrait y voir là la raison pour laquelle le taux de fréquentation s’accroît singulièrement à la période des vendanges.

10 A la croisée des Cultures

Mais si le visiteur a choisi une certaine œno-destination, ce n’est pas tant pour ses vins que l’offre globale qu’elle propose. En matière d’œno-destination, la concurrence entre Pinot ou Cabernet-Sauvignon pourrait se concevoir ainsi : Oregon versus Bourgogne, Napa Valley versus le Médoc …

Pour un amateur Australien ou Chinois, quels seront les éléments décisifs qui feront pencher la balance favorablement vers la destination France ou la destination USA ?

Ainsi les prestataires doivent être capables, sans dénaturer la qualité du service, de comprendre l’attente de quête de Mythe : il faut pouvoir intégrer cette donnée de nature quasi indicible afin de mettre à disposition du visiteur une opportunité expérientielle de niveau très qualitatif.

On pourrait résumer en affirmant qu’en France (et en Europe), la consommation de vin est liée à des dimensions hédonistes qui incluent l’histoire, les paysages, la gastronomie et le partage. C’est un usage qui a de la profondeur, de la densité, de l’identité.

A l’inverse, le nouveau monde consomme le vin comme un alcool. La Culture du vin progresse mais le chemin est long pour voir se généraliser une approche « traditionnelle». Le plaisir de consommer est immédiat, sans mettre le vin en perspective avec un quelconque patrimoine en général. C’est pratiquement plus un élément de distinction sociale et d’affirmation d’un certain niveau de développement culturel (lié à un sentiment de sophistication).

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Ainsi sur Instagram, il est fréquent de trouver des posts où un grand vin est accompagné d’une … pizza : cela témoigne d’une confusion des genres, d’un réel plaisir du vin et de la bonne chaire (une bonne pizza c’est quand même excellent !) confronté à une impéritie gastronomique.

Les vignerons français ont du mal à s’adapter à cette approche « sans âme », purement consommatrice, sans lien avec un certain héritage ou une manière « d’être en vin ».

C’est aussi ce qui attire les authentiques winelovers du nouveau monde, c’est ce qui fait la différence positive de nos vins de terroir de ceux du nouveau monde. Par l’approche Terroir et avec ce supplément d’âme qui fait que nos vins sont un peu plus que simplement bons, les œnotouristes accèdent au rêve : un plaisir autre que gustatif.

En suivant la démonstration de Natacha Polony ** « l’alimentation (et donc le vin) s’ouvre sur des questions politiques, pour des raisons de contrôle social et consummériste, le sucré est mis en avant … » l’on comprend que les pratiques alimentaires & la valeurs des saveurs sont des marqueurs culturels manifestes !

11 La conformité de l’offre

Voyager suppose une rencontre entre au moins deux origines, deux cultures, deux « arts de vivre » : celui de l’hôte et celui du visiteur. L’accueil au sens large sous entend un certain sens de l’empathie, de la connaissance minimale de la Culture des visiteurs, de disponibilité, de professionnalisme.

Les rythmes de vie (heure des repas), les arts culinaires (association mets & vins, menu 3 plats …), la manière de consommer le vin (sentir, goûter, tenir son verre … ) changent d’un continent à un autre (rapidité de service, rythme de vie…).

Comprendre la Culture de l’autre c’est commencer à s’adapter au client, cela participe à la qualité de la prestation, donc de l’expérience client.

Le prestataire œnotouristique dans la même logique ne peut ignorer les pratiques quotidiennes d’un voyageur (selon sa cible client bien entendu), ses usages du digital, les civilités, les langues …

C’est sur la dimension de l’accueil que l’œnotourisme national a d’énormes marges de progression à faire (la France a 20% de touristes de plus que les USA mais trois fois moins de recettes). La fierté d’une production identitaire et fortement qualitative tend à faire oublier les rudiments des métiers de l’hospitalité.

C’est peut-être sur ce dernier critère que les œno-destinations françaises peuvent perdre la compétition.

La roue des perceptions culturelles du vin
La roue des perceptions culturelles du vin

La nature permet de se retrouver          

La nature fait peur ! Elle effraye si l’on n’est pas prêt à franchir le pas de « l’exil » à la campagne – comme retour aux sources. La pratique du vin peut aussi se comprendre comme une compensation symbolique d’une campagne consommée (en ville : la plupart des winelovers sont citadins et disposent d’un certain niveau de vie), comme une dévotion à la vie, comme une appropriation de cette Nature perdue : la nature reste pressante par son appel mais qui effraie par sa vacuité.

Nous avons perdu les moyens et les codes qui nous y relient, nous ne savons plus la lire : d’où l’œnotourisme, qui peut être vu comme un prétexte au retour, une médiation via le vigneron qui interprète les paysages, les traditions et rappelle les rituels oubliés d’une vie rurale.

Le vin c’est le Vivant, ainsi l’œnotourisme peut se comprendre comme une métaphore de la quête de la VIE, un prétexte de retour au primaire, aux rituels d’une vie sauvage fantasmée. C’est un voyage inconscient vers une recherche de soi dans ses sensations (avec le vin, avec les autres, avec l’Humain), une quête de traces de cette vie perdue, une archéologie intime de l’Homme qui était moins urbanisé, moins connecté, en adorant les reliques d’un monde ancien. Souvenons-nous que la vigne est l’une des plantes possible qui incarne l’Arbre de Vie de la Genèse.

Mais cet aspect de l’agritourisme est un voyage dans toute sa réalité, qui en assumant la contradiction du fantasme de la nature, impose une exigence sans cesse rappelée des formes (réservation, langues, les bonnes pratiques de l’œnotourisme, propreté, connectivité…).

Le Vin : un art de vivre

On fait du « lifestyle » pour composer sa vie. Avec le Post-modernisme, il ne se suffit plus de consommer et de produire, on cherche du sens. Une intéressante étude de TripAdvisor : TripBarometer montre que « la découverte de nouvelles cultures est un facteur plus important que la météo dans le choix d’une destination, avec des voyageurs désireux d’élargir leurs horizons et d’expérimenter quelque chose de nouveau, plutôt que d’aller simplement vers une destination ensoleillée

Ainsi, chaque individu devient artiste de son existence (plus Dionysiaque qu’Apollinien d’ailleurs !) et se crée une vie distincte de celle des autres, d’où l’essor des tendances comme la déco (personnalisation du chez soi), le voyage (accumulation d’expériences), du tatouage (hyper-personnalisation de soi).

L’usage du vin – surtout Outre Europe – procède du même phénomène ; les réseaux sociaux, tout en permettant l’expression de ce fait, témoigne de ce besoin de différenciation.

Dans le domaine du marketing en général mais particulièrement celui dédié à l’œnotourisme, cette remarque se caractérise par l’augmentation de la demande de prestations personnalisées, ce qui prouve bien ce souci de besoin de différenciation.

La dimension Culturelle du vin est le pivot plus ou moins visible d’une démarche qui englobe de nombreuses motivations mais qui reste la fondation d’un intérêt qui ne se dément pas.

Hannah ArendtLa crise de la Culture

** Natacha Polony : intervention dans Le Sens des choses, France Culture 29/07/2017 : « Le sucré, le salé et la fonction politique de l’alimentation »

Œnotourisme 3.0 : l’apport du digital

Voici un bref exposé d’un concept émergent qui va orienter la gouvernance des activités œnotouristiques et pourrait bien devenir un standard marketing de cette branche du tourisme.

 

Au-delà de la trouvaille sémantique, l’œnotourisme 3.0 est une notion opérante qui projette l’intégration du marketing expérientiel sur les évolutions du couple marchés / techniques.

Aborder l’avenir en 3.0 c’est se positionner sur un monde qui est déjà globalisé, c’est être capable d’accueillir une clientèle traditionnelle et aussi séduire le vaste monde que l’on touche via Internet.

 

 

Un peu plus de précision

Ce nouvel axe de travail se base sur une approche tridimensionnelle où l’œnotourisme est pris en compte comme un métier à part entière, et pas simplement comme une extension du vin et du tourisme.

 

Cet axe s’articule

  1. sur la valorisation des Savoirs
  2. sur la compréhension de la demande et de son marché
  3. sur l’utilisation effective des techniques de communication digitale

 

 

L’œnotourisme, activité culturelle et de service, se retrouve au cœur de la problématique digitale qui se développe de façon cruciale et impressionnante dans tous les secteurs d’activité, tourisme en tête :

Les 3 catégories plébliscitées par les internautes : tourisme, services, culture
Les 3 catégories plébiscitées par les internautes : tourisme, services, culture. Source : L’écho touristique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La démarche 3.0 cherche à coller à la demande des visiteurs en proposant des services propres à exalter l’expérience et l’émotion. L’un des enjeux est l’adaptation des comportements de l’entreprise aux moyens à mettre en place pour réaliser cet objectif.

 

Le support principal reste patrimonial, ce qui constitue le cœur de l’offre (paysages, architecture, vin, services d’accompagnement, restauration … ), et qu’il importe de valoriser.

 

Les moyens sont du domaine du digital, en démultipliant le pouvoir d’attraction et de séduction et en proposant de nouveaux services. Le produit touristique commence sur son Smartphone : la part digitale donne un avant gout et prolonge l’expérience réelle, et quand c’est bien fait, elle est en soi une expérience (marketing immersif*). Voila la vraie innovation.

Les sites d'avis comme TripAdvisor influent les approches stratégiques des metteurs en marché.
Les sites d’avis comme TripAdvisor influent les approches stratégiques des metteurs en marché.

 

A priori l’œnocurieux a accès à son voyage en consultant les sites, les réseaux sociaux, les sites d’avis et les plateformes de réservation. Sur le terrain, il est informé, en temps réel, au sujet de la prestation qu’il a commandé mais aussi de tout l’environnement qui compose son voyage (grèves, bouchons, météo, orientation… ).

 

Une fois chez lui, le visiteur garde un lien avec les lieux visités grâce aux réseaux sociaux mais il peut suivre aussi l’évolution de ses commandes de vins ou peut identifier les fournisseurs dont il a visité les caves.

 

L’avantage est double, le visiteur a eu accès à une expérience globale, en partie grâce aux pratiques numériques. Il peut aussi, par viralité, faire profiter ses proches (le bouche à oreille se passe maintenant sur les réseaux sociaux), et ainsi prolonger l’activité de promotion initiée par l’entrepreneur en œnotourisme.

 

Celui-ci a les moyens d’affiner son offre et proposer des services personnalisés qui augmenteront son activité et généreront plus de satisfaction, donc plus de retour et de succès.

 

Le site de vente on-line VIATOR a complètement changé les comportements de consommation.
Le site de vente on-line VIATOR a complètement changé les comportements de consommation.

 

Exemple vécu …

En téléchargeant une application de votre œnodestination, vous obtenez une masse d’informations. Une fois arrivé sur le lieu, vous pouvez assister à une foire au vin située dans un village en rencontrant des vignerons et des producteurs du terroir. Ensuite, sur votre tablette, vous avez accès aux meilleures informations sur les terroirs et les vins, ce qui orientera plus facilement votre découverte. En navigant, vous tombez alors sur une offre ciblée vous proposant une prestation chambre d’hôtes vigneronne ou les services d’un chauffeur-guide … le numérique a une telle plasticité qu’il permet une personnalisation quasi en temps réel (très pratique lorsqu’on doit affronter une métréo changeant ou le caprice d’un client qui est pris d’une envie soudaine  de Carignan blanc …). Ainsi TripAdvisor Glance informe le visiteur en temps réel d’opportunités de découverte à proximité du lieu où il se trouve.

 

Nous y sommes déjà !

 

Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, insiste sur le poids du secteur touristique qui  « représente 40% à 45% de part de marché (de l’e-commerce), soit près de 20 milliards d’euros par an ». TripAdvisor vient de passer la barres des 150 millions d’avis.

 

Ca y est : de nombreuses régions viticoles ont leur  » appli  » qui offre une gamme incroyable de services (réservation, itinéraire, conseils, information à chaud … ).  bordeauxwinetrip ou my-loire-valley sont de beaux exemples.  Il s’agit là de posséder toute l’offre régionale dans sa poche.

 

La voie reste  encore à aménager  et à conforter pour que la cheville ouvrière de l’œnotourisme (vigneron, OT, agences réceptives … ) intègre cette dimension digitale et offre une relation expérientielle où le visiteur pourra suivre l’évolution de son vignoble préféré.

bdx-aquitaine-winetrip

Le digital métamorphose l’offre œnotouristique

 

L’utilisation des technologies de l’information non seulement booste l’activité de l’entreprise, mais la transforme en profondeur. Les équipes réceptives doivent désormais concevoir leur métier en fonction de cette nouvelle orientation, en intégrant la langue du client (l’anglais, langue devenue un standard, langage de l’Internet également) et les usages toujours évolutifs (cf statistiques d’usage expédia & etourisme-info) .

 

Selon moi, le fer de la lance de la communication digitale en oenotourisme  doit combiner les outils de géolocalisation, les réseaux sociaux (qui invitent à propager la renommée de la marque, et permettent un travail toujours plus personnalisé en one to one) et le e commerce.
Ce trio magique (vente on-line, site d’avis, géolocalisation) change la donne : en route vers une nouvelle organisation territoriale ou œnosystème, vendre une destination c’est vendre un bouquet de services complémentaires qui sera en partie coordonné et synchronisé à partir de winemap.
Le client peut commander une prestations depuis Brisbane en j-3 juste au moment de décoller d’Australie et suivre la prestation œnotouristique quelque part en France, le tout sans avoir vu le vendeur de billet d’avions, sans avoir parlé avec l’hôtellier et encore moins au vigneron réceptif.

 

L’objectif est de convaincre et séduire, mais aussi de renforcer la confiance et la fidélité du client. L’Internet repousse les frontières, en recevant des visiteurs étrangers, cela permet aussi d’envisager d’une autre manière les pratiques commerciales de l’exportation des vins.

Déjà les agences de voyages s’équipent de casques Oculus Rift pour permettre aux clients de visualiser les produits touristiques, le réceptif doit suivre…

 

Le secret de l’oenotourisme 3.0 réside dans cet aspect : la distance et le temps ont été abolis au profit de beaucoup d’efficacité et de facilité. Cependant cette apparente aisance ne change en rien les niveaux d’attente qualitatifs.

 

 

Le digital ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, et pour que la formule soit opérante : il faut le connecter sans cesse et de manière quasi organique à la connaissance du client et à l’expérience qu’on lui propose.
Il ne suffit pas de chausser des google glass, encore faut il avoir un paysage devant soi et un regard pour l’appréhender.

 

* Marketing immersif (wikipedia) « Le marketing immersif est l’une des disciplines apparues récemment dans le domaine du web marketing. Lemarketing immersif s’apparente au marketing expérientiel. Elle immerge les consommateurs dans l’univers de lamarque. Les techniques utilisées sont nombreuses. Elles permettent d’offrir au consommateur une expérienceunique et mémorable de telle sorte que la marque participe au mode de vie du consommateur » wikipedia + http://adventresults.com/2008/08/definition-of-immersive-marketing/)

 

Œnotourisme 3.0 : définition

L’œnotourisme 3.0 est une nouvelle conception du réceptif viticole basée sur les services, la prise en compte du plaisir et de l’expérience du client, et la rapidité d’exécution des échanges.

 

La mise en phase entre la demande et l’offre s’articule autour de la maîtrise des NTIC* et va devenir l’enjeu principal pour le succès des métiers de l’œnotourisme dans les années à venir : il s’agit d’aller voir plus loin, de rendre plus efficace encore toute la démarche, et d’ouvrir en grand les portes de l’œnotourisme à des visiteurs ingénus, curieux, décalés, connaisseurs ou pratiquants.

 

L’oenotourisme 3.0 repose sur 3 axes essentiels :

  • La valorisation des Savoirs (savoir-être, connaissance culturelle, viticole et patrimoniale).
  • La compréhension de la demande et de son marché (design d’expérience utilisateur).
  • La mise en oeuvre des techniques de communication digitales, susceptibles d’induire des changements profonds et durables dans les comportements de consommation.

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Le 3.0 complète la logique du tourisme viticole traditionnel en pilotant l’entreprise (orientations stratégiques dans une gouvernance plus horizontale, en adoptant des principes de communication plus fluides et plus visibles, et en mettant la politique d’accueil comme axe fort du développement) et en intégrant les dimensions émotionnelles que propose la technologie digitale : comment offre-t’on la meilleure pratique expérientielle globale (dès les toutes premières recherches jusqu’aux retours clients) au client ?

 

L’innovation se situe sur l’anticipation des mouvements pour être prêt à affronter la concurrence d’autres grandes destinations œnotouristiques, notamment internationales, comme Margaret River en Australie ou de Colchaca Valley au Chili.

 

Le Château La Canorgue séduit tant par les charmes de son site naturel, son architecture que la qualité des vins
Le Château La Canorgue séduit tant par les charmes de son site naturel, son architecture que la qualité des vins

Vous êtes possesseur d’un savoir incroyable ! 

L’accumulation d’expérience au fil du temps rend l’acteur œnotouristique unique et lui assigne une place de pivot dans les métiers du tourisme du vin. Détenir un savoir est la valeur la plus importante pour peu qu’il soit authentique et pertinent. La mobilisation de ce contenu tant intellectuel qu’émotionnel est une force, qu’il est essentiel de bien valoriser.

Le savoir-être prend là toute son importance, n’oublions pas que le tourisme – et même celui du vin – est du registre de l’immatériel, il s’agit essentiellement de services !

 

 

Chaque paysage, chaque domaine viticole, chaque intervenant est unique, non reproductible, par sa capacité à interpeller, à déclencher une cascade émotionnelle chez le client. Cette perception positive qu’aura le visiteur sera source de commande, de fidélisation, de recommandation, de mémorisation…

 

Dans la poursuite de cet objectif, quelques règles doivent être respectées

  • Prendre conscience de son réel potentiel (patrimoine, type de savoirs et de services, paysages.
  • Suivre les codes de politesse et les conventions formelles minimum (y compris dans la présentation, la propreté …)
  • Avoir un comportement positif, ouvert et disponible
  • Savoir parler de soi (storytelling).

 

 

L’œnocurieux décide de venir dans une appellation ou réserver les services d’un prestataire pour leurs caractéristiques propres. Il recherche la singularité, l’originalité, la personnalité, au rebours de toute l’uniformisation ambiante.

 

S’adapter (l’offre marketing) à cette demande, ce n’est pas lisser et rechercher à tout prix à rejoindre un standard, c’est mettre en exergue les éléments différentiants.

 

Remettre le client au centre du processus

Ce discours semble déjà bien compris, mais plus que jamais, celui qui reste le personnage central  de l’histoire : c’est le client !  l’enjeu essentiel de toute démarche touristique est de se « centrer utilisateur** ». Par exemple, cet enjeu est déjà totalement intégré dans les usages digitaux et les principes d’ergonomie des sites Internet, qui ont facilitent l’utilisation et l’expérience utilisateur.

 

Christian Mantéi, Directeur Général d’Atout France, le souligne dans un article récent : « on ne peut faire du bon travail sur l’offre sans connaissance du marché ».

 

Non, les touristes ne sont pas là pour profiter de la générosité de l’accueil vigneron ! La plupart des œnotouristes viennent consommer un service (pas nécessairement lié à l’achat direct cependant), leur venue signifie que le domaine a été identifié et qu’il a réussi à séduire et déjouer les obstacles causés par l’indifférence provenant de l’offre pléthorique.

Visite et dégustation au domaine de la Mordorée à Tavel
Visite et dégustation au domaine de la Mordorée à Tavel

Passer du temps à comprendre les comportements des clients est un investissement précieux. L’idée du vin peut varier considérablement selon les individus, les origines sociales et les cultures : identifier la demande est l’assurance d’apporter une bonne réponse à une question qui n’est pas souvent explicitée.

 

Nos savoir-faire et savoir-être ne sont utiles que dans la mesure où ils sont mobilisables par rapport à une demande identifiée. Nous devrions pouvoir moduler nos propos en fonction des attentes et des motivations du vacancier (qui peuvent-être très variées, comme les contraintes organisationnelles, les dimensions culturelles des visiteurs, la relation psychologique et humaine …).

 

 

Comment séduire et convaincre ? Le charme naturel des paysages, des vins et services fondamentaux proposés n’est que la promesse tenue, ce à quoi le visiteur peut prétendre.

 

Il leur faut un « plus ». L’utilisation d’outils de communication comme le storytelling mais aussi, comme le prône Eric Jaffrain***, un marketing doux et imperceptible est l’une des voies à suivre : « L’humain reste la clef de la performance de l’entreprise par sa motivation, son engagement, la qualité de son travail ».

 

L’individualisme croissant et l’égologie transforment insensiblement la nature des relations BtoC. Par son pouvoir de « droit d’avis » le visiteur / client se transforme en journaliste, en délateur (le hate content a autant d’importance que le like content dans la prise en charge de l’e-réputation) ou en flagorneur … Le client a appris à se défendre, à juste titre : les relations vendeurs / acheteurs  sont totalement à repenser… dans le sens de l’acheteur bien sur.

 

 

Nouvelles technologies : nouveaux comportements

Internet est une révolution culturelle aussi cruciale que celle de l’invention de la roue ou de l’imprimerie. Très peu d’activités sont restées insensibles aux charmes du digital, terme que je préfère à celui de numérique car en anglais il comprend la notion de contact : l’ère digitale est peut-être celle de l’immatériel, mais elle ne nie pas le contact et le lien, au contraire, elle les renouvelle en profondeur, tout comme nos façons de vendre et de communiquer.

 

Avec l’avènement du digital, qui correspond historiquement à la sortie de la consommation de masse, on fait commerce de façon plus intelligente et sensible, de « toi à moi ».

Le Mac Store d'Aix en Provence propose le free WiFi captant ainsi la masse des visiteurs
Le Mac Store d’Aix en Provence propose le free WiFi captant ainsi la masse des visiteurs

Les changements sont profonds en effet : dans les usages, les lieux, les comportements d’achat, et il est impératif de savoir les décoder pour survivre ou même prendre sa place dans la sphère œnotouristique.

 

 

De ces nouveaux outils, qu’il est nécessaire de mettre en jeu, résulte un nouveau langage mais aussi des schémas de communication : c’est toute la logique du one to one permettant des campagnes de re-marketing aux scénarios théoriquement sans limite.

 

L’œnotourisme 3.0, c’est aussi renforcer les moyens de communication pour travailler en synergie avec le commerce du vin à l’export, renforcer la présence des vignobles, des appellations, des marques au-delà de l’espace touristique en amorçant de futures touches pour les œnodestinations (vendre du vin à l’export c’est déjà entamer un processus de promotion d’un territoire).

 

Vers un Smart Œnotourisme

A l’image des villes intelligentes, la convergence d’un marché de l’œnotourisme en croissance et l’arrivée de technologies (internet des objets, développement de capacités ubiquitaires …) chaque fois plus pertinentes, l’on voit poindre une nouvelle organisation des œnodestinations en œnosystème. Selon Carlos Moreno****, les enjeux se situent sur la gouvernance et le bien-vivre. Si je transpose son propos au secteur qui nous intéresse, les problématiques et les enjeux deviennent :

 

  • Traiter les problématiques du vignoble de manière transversale
  • Penser les infrastructures en considérant la diversité qui compose le vignoble et la fragilité socio-territoriale
  • Considérer les enjeux du vignoble d’un point social, économique, culturel, écologique, résilience

 

L’inter-connexion, les comportements de plus en plus collaboratifs, l’économie du partage vont transformer les vignobles qui deviendront des lieux de vie (plus ou moins idéalisés). Ce Smart Œnotourisme apportera aux œnocurieux un sentiment plus fort d’appartenance au territoire et leur donnera l’opportunité de faire partie d’une communauté.

 

Un nouveau concept est en train de voir le jour : le m-terroir : l’usage des technologies mobiles va totalement métamorphoser l’usage des territoires viticoles pour les visiteurs (et pour les habitants), une nouvelle géographie plus facile à déchiffrer, moins hostile proposera une expérience client nouvelle, immédiate dans sa découverte mais également rémanente.

 

Ainsi ce nouveau marketing œnotouristique 3.0 permettra d’aborder plus aisément les grands enjeux de Vignobles & Découvertes qui consistent à « développer l’efficacité touristique des destinations viticoles, évoluer vers une mise en valeur des richesses et une mise en réseau des acteurs, donner plus de lisibilité au client et plus de visibilité à la destination et favoriser les synergies d’actions entre les différents acteurs ».

 

* NTIC : « Les NTIC, nouvelles technologies de l’information et de la communication, sont un ensemble de technologies utilisées pour traiter, modifier et échanger de l’information, plus spécifiquement des données numérisées. La naissance des NTIC est due notamment à la Convergence de l’informatique, des Télécommunications et de l’audiovisuel ».

** Cf Espaces n°321 p 71 Karine Miron « Centré utilisateur c’est à dire sur les besoins des utilisateurs finaux actuels et potentiels ».

*** Eric Jaffrain est le promoteur du marketing non marchand

**** Carlos Moreno : Enseignant-chercheur à l’IUT de Cachan / Université Paris Sud et travaille au sein du Laboratoire d’Informatique et de Robotique