Shipping : accompagner le désir d’achat !

Le 8 avril 2019, j’ai organisé deux tables rondes pour Open Tourisme Lab, dans la très belle propriété viticole de Gérard Bertrand : le domaine de l’Hospitalet.
L’une de ces tables rondes était intitulée : « Comment s’assurer des ventes au caveau avec un public sans cesse plus mobile ? »

 

Nous sommes partis du constat de la mobilité grandissante de la clientèle, tant nationale qu’internationale. L’usage par les visiteurs, des compagnies low-cost, du TGV, des VTC et de Blablacar …  croisé avec la tendance des courts séjours qui rendent les relations clients plus faciles mais aussi plus volatiles : il faut accompagner le désir d’achat. Le shipping devient une évidence !

 

Ne pas pouvoir acheter génère une frustration

Au caveau de dégustation, cela se traduit par une impossibilité d’emporter plus de deux ou trois bouteilles pour ne pas surcharger le retour !

La frustration générée par cette contrainte est double :

-Le visiteur ne peut réaliser des achats qui prolongeront son rêve initial et qui prouveront à ses proches (la tangibilité expérentielle) le succès du voyage

-Le vigneron n’est pas « payé » pour son effort et voit peu de performance sur son R.O.I

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De gauche à droite : JM Ducros – Erwann de Barry – Philippe Triem – Mélanie Ceysson – Amélie Cabanne

La force émotionnelle de l’œnotourisme se concentre dans le désir d’achat. Ne pouvoir offrir une solution de la part du vigneron pourrait se comprendre comme un désintérêt pour le visiteur.

Et cette posture n’est pas uniquement de l’ordre du caprice, elle est d’ordre symbolique. En achetant, le client montre son intérêt pour la démarche du vigneron. Au-delà de la simple appropriation, il le remercie (la logique du contre don) en faisant un geste commercial pour signifier sa reconnaissance.

 

D’un point de vue expérentiel, cela prouve son immersion, son engagement, et aussi un début d’appartenance à la marque du vigneron s’il s’agit d’un premier contact.

On le comprend bien, il y a là une promesse de relation qualitative & durable.

 

Et cela est particulièrement crucial à l’époque du marketing omnicanal, où le visiteur/client/ami peut avoir de multiples points de contact avec l’offre du producteur … Il navigue sur son SmartPhone dans le magasin pour obtenir des avis de sa communauté, trouver des informations plus précises sur la qualité propre du produit ou tout simplement être rassuré.

Penser le parcours client, c’est stratégique !

Bien au-delà de la simple visite de cave, tout visiteur en désir d’achat de bouteille doit pouvoir trouver une solution d’expédition des cols vers son pays d’origine.

 

L’œnotourisme sort largement du cadre de la découverte des terroirs … Un caviste, un grand magasin ou une Maison des Vins doit aussi être capable de fournir ce service client. Par exemple, le caviste Le vin devant soi à Avignon où « les vins sont disponibles et livrables sous 3 jours en France et une semaine en moyenne en Europe (pays de l’UE) et aux Etats-Unis »

 

 

Le tourisme viticole se professionnalise à grand pas. L’offre d’expérience va devenir une norme, le client sera étonné de ne pas être bien considéré … Plus que jamais, envisager l’itinéraire client avant et après le passage à la cave va devenir une obligation.

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Et cela dans un contexte sans cesse plus concurrentiel localement mais aussi à l’international. Les œno-destinations Croates, Espagnoles et Italiennes sont des compétiteurs offensifs qui jouent « à fond » la carte de l’accueil. Il y a un grand danger de « ringardiser » notre offre en ne pensant pas assez client !

 

De plus, la consommation intérieure stagne, les débouchés économiques pour l’industrie viticole sont clairement orientés à l’export … Trouver des solutions de « shipping » devient une quasi obligation pour aider des visiteurs plutôt aisés dont la consommation de vin est quelque peu un marqueur social et un art de vivre : Soyons à la hauteur de notre clientèle.

 

De nombreuses solutions existent

Selon le profil de l’entreprise viticole et de son positionnement, de nombreuses possibilités s’offrent aux vignerons dans une tendance de consommation œnotouristique à la hausse : « Les expéditions au global ont crû de plus de 300% entre 2014 et 2016, passant de 22 600 à 90 000 colis » nous dit Amélie Cabanne chargée d’affaires experte viticole de Chrono Viti.

 

Les professionnels de la logistique sont des facilitateurs en réfléchissant à la simplicité d’utilisation et prennent en charge la gestion des formalités administratives.

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Plusieurs modèles existent, tout dépend des besoins en terme de clientèle et d’origine client. Selon les pays, les contraintes réglementaires peuvent varier considérablement : il est important de bien apprécier les forces de chaque logisticien pour offrir le meilleur service.

PlugWine, avec son stock tampon obligatoire et sa plateforme logistique traite facilement la clientèle b2b et est capable de faire un « panachage des achats » sur l’ensemble des origines clients.

 

Chrono Viti, service de Chronopost, est présent dans toutes les Postes de France & de Navarre, propose une gamme d’emballages adaptés 1, 2, 3 ou 6 bouteilles, magnum et un outil de préparation des étiquettes.

 

Côte d’Or Import, offre une gamme de service (contre-étiquetage des bouteilles, stockage gratuit dans un entrepôt réfrigéré …) en se spécialisant vers la livraison vers les Etats Unis.

 

AirPort Diffusion est un projet qui va bientôt prendre jour : son directeur Jean Michel Ducros organise un système d’expédition du vin « en cassant les codes de la logistique aérienne et en apportant du confort d’usage pour le visiteur et des solutions de commerce digital pour le vigneron ». Le projet Buy and Trip® est une plate-forme de services internet qui permettra de connecter des « PDS », points de service (commerçants, vignerons etc…) à des passagers avec le transfert de l’achat à l’aéroport pour être ensuite délivré aux passagers le jour de son départ.

 

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De nouvelles alternatives avec le m-commerce

La logique AtAwAd (At any Time, AnyWhere, Any Device) change la donne. Le client a le pouvoir, il décide du rythme, il désire plus qu’il n’a besoin, il s’impatiente … Mais il a envie de participer. Et cela de la façon la plus fluide possible, allant du physique au digital, goûtant un bon vin le portable à la main : Nous sommes en plein développement du phygital.

 

TWIL (The Wine I Love) est une solution d’e-commerce qui propose aux mobinautes d’interagir avec la communauté en partageant des avis et des photos. Cette appli, à partir de sa fonction scan, permet d’accéder à des informations sur un vin.

 

Erwann de Barry, lors de la table ronde, a confirmé l’intérêt de ce marché de l’œnotourisme Européen maintenant … La preuve : une offre d’expédition gratuite pour six mêmes cols pour des vins disponibles sur leur site d’e-commerce. On voit bien l’avantage client pour tous les vignerons qui y sont adhérents.

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L’offre de vente de vin digital se diversifie … Des plateformes généralistes comme C-Discount commencent à compter. Il devient évidant qu’avec la demande de personnalisation du service client, l’accueil au domaine croisé à une offre d’expédition devient un atout commercial de premier ordre.

 

 

Il faut bien choisir son partenaire logistique

Mélanie Ceysson est responsable de communication pour les Vignobles Bonfils et assure le lien avec Domaine & Demeure concernant « l’expérience oenotouristique ».

 

Leur problématique est caractéristique de la tendance : Avec une forte clientèle nord Européenne, Mélanie se retrouve en face de visiteurs qui ne peuvent pas acheter physiquement … Elle pense mettre en place une stratégie d’accompagnement par l’e-shipping et proposer les services adaptés pour accompagner les achats.

 

 

Logo Bonfils

Il existe de nombreux moyens pour accompagner les achats du voyageur sans voiture. La question est de bien qualifier l’origine client et ses usages. On ne traite pas un Américain comme un Parisien. Il faut bien prendre en compte également les particularités administratives et documentaires relatives à chaque pays tel

 

  • -La déclaration d’Echanges de Biens (DEB)
  • -Le document Administratif Electronique (DAE)

 

Les expéditions liées à l’export seront à prendre en considération : les déclarations douanières, le paiement des accises et autres taxes ainsi que la déclaration et la collecte de la TVA du pays de livraison sont des postes qui requiert temps & qualification. 

 

 

Le vigneron aura tout avantage à identifier le bon prestataire qui pourra avec le moins d’effort offrir un service d’expédition « door to door ».

 

Enfin, la logique expérentielle du « seamless » ou sans couture, doit être finement envisagée afin de rendre la visite du domaine fluide et agréable sans créer une disruption dans la construction émotionnelle à la cave … La réduction du temps à remplir la paperasse est aussi une des conditions pour choisir le bon partenaire.

 

Ainsi donner la possibilité au visiteur de continuer son voyage sans se soucier de ses achats et savoir que rapidement les bouteilles seront à la maison … Voilà un moyen de continuer l’aventure et de créer une connexion basée sur la confiance … Le vin c’est l’humain, après tout !

 

12 raisons pour (re)penser sa stratégie digitale

La digitalisation de l’économie a transformé les modes de consommation. Le smartphone modifie la manière de penser le business. La communication par l’image s’impose. Nous lisons de plus en plus, mais les textes sont sans cesse plus courts.

Les activités tant viticoles que touristiques doivent s’adapter au m-commerce & m-tourisme.

Ne pas intégrer la communication digitale au sein de la réflexion managériale c’est prendre le risque de disparaître des radars du marché.

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1 / Augmenter sa visibilité & être présent sur tous les fronts

La communication digitale permet aux plus isolés des vignerons d’exister sur tous les écrans de la planète. Des Terrasses du Larzac ou des collines sancerroises, la photo des étiquettes, les messages promotionnels, les avis des oenophiles sont visibles partout de Tokyo à Vancouvert.

En croisant vos messages sur de multiples réseaux sociaux et de distribution (stratégie cross-canal) la marque devient omniprésente et sera perceptible différemment sous des points de vues complémentaires.

 

 

2 / Toucher des prospects selon leurs propres modes

La difficulté de vendre réside dans l’appréhension du « tempo client » : trouver les clients là où ils sont et quand ils le veulent reste le grand défi de la commercialisation. Les réseaux sociaux et les applications (vente à distance, site d’avis, plateforme de réservation …) donnent aux metteurs en marché le don d’ubiquité. Depuis son écran, le vigneron peut dès lors communiquer avec les internautes de toute la planète.

 

 

3 / Elargir le potentiel client & Développer le fichier client

La force d’une entreprise c’est sa clientèle ! Twitter, Instagram, Linkedin, FB, Pinterest et tant d’autres réseaux sociaux permettent de recruter, de prospecter et de fidéliser. Par des stratégies de contenus engageants (inbound marketing) et des messages ciblés, votre GRC (Gestion de relation Client) devient sociale (GRC Sociale).

D’ores et déjà, faire du bon vin et savoir communiquer sont les deux grandes tâches à maîtriser dans la gestion d’un domaine viticole !

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4 / Etre à l’écoute des tendances du marché & créer une communauté d’amis

Les réseaux sociaux peuvent-être chronophages mais leur usage aussi permet d’observer les évolutions de la demande, d’être au fait des tendances et de la concurrence.

C’est aussi une manière de tisser des liens qui peuvent s’avérer de qualité avec une communauté dont l’engagement sera proportionnel à la capacité de communiquer. La relation virtuelle ne signifie pas absence de rapports affectifs avec la prestation, le produit, l’entreprise ou la destination. L’annonce produit peut se décliner sous de nombreux aspects : ludique, pédagogique, technique, sensorielle, sociale, éthique…et doit inciter à la découverte

 

 

5 / Inciter au bouche à oreille & valorisation qualitative de la marque

Permettre à vos followers de s’impliquer dans la marque n’est pas uniquement un moyen de faire de la notoriété, c’est aussi un « plaisir » pour ceux-ci. Ils s’identifient à l’idée qu’ils se font des valeurs de la marque.

En s’engageant ils montrent leur intérêt et participent à la réputation de l’entreprise. De ce fait il participent activement à élaborer une image par le CtoC (consumer to consumer ou client à client) : ils travaillent bénévolement au prestige de votre offre.

 

 

6 / Efficacité BtoB & BtoC

En sélectionnant les bons réseaux et en y postant les bons messages il est tout a fait possible de toucher une audience professionnelle (BtoB) ou générique (BtoC). Par le principe des impressions (Twitter), des Vues (Linkedin) et des Likes (FaceBook) … il est très facile d’évaluer directement l’impact des posts. De plus, de nombreuses plateformes disposent d’outils statistiques qui permettent d’évaluer plus finement l’impact de votre communication et de réagir sur le contenu et la qualité de vos messages.

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7 /Toucher les prescripteurs & influenceurs

Le marketing change en fonction des techniques et des pratiques. La presse traditionnelle et sa publicité perdent de l’audience au profit de publications plus émotionnelles et subjectives. Les bloggeurs et leurs réseaux deviennent des intermédiaires incontournables :il s’agit de savoir séduire. C’est sur les réseaux sociaux de l’on pourra tisser des liens avec ces derniers qui pourront permettre d’envisager une fructueuse collaboration.

 

 

8 / Rajeunir votre communication en suivant les tendances & une manière plus douce d’amener les gens à vous

Le consommateur post-moderne veux avoir le choix ! S’impliquer dans une relation avec une marque n’est aucunement un problème pour peu qu’il ait la liberté de s’engager dans telle ou telle direction. L’interpeller peut s’avérer difficile tant les sollicitations sont pléthores, mais en partageant votre réalité professionnelle, en dévoilant l’environnement, en publiant des retours clients favorables vous construirez un univers attractif dans lequel il pourra se projeter.

 

 

9 / Evoluer vers une promotion plus émotionnelle & rassurer vos clients en étant présent sur les réseaux sociaux

La ménagère de moins de 50 ans n’existe plus, pas moins que le touriste, gros mot à oublier. Nous sommes tous des individus appelés à inter-agir dans une multitude de relations qui engagent notre corps, notre sens du spirituel, notre capacité à faire du lien social et notre dimension psychologique. L’expérience client englobe ces 4 paramètres. L’une des forces de la communication digitale est d’inviter à l’interaction et de considérer le client comme un consom’acteur.

 

 

10 / Une bonne manière de parler de la valeur de votre marque

Une appellation, une oenodestination, un terroir etc expriment tous des valeurs . Ainsi il arrive de dire que les Bordeaux sont « bourgeois », les Bourgogne « paysants », les Côtes du Rhônes « hédonistes »…Il y a une bonne part de subjectivité … mais ce sont des mots porteur de sens.

Les marques propagent aussi des notions auxquelles le consommateur peut s’identifier ! Les réseaux sociaux sont les outils privilégiés pour affirmer le positionnement et l’ambition de votre activité.

 

11 / Une communication de masse pour des coûts très abordables

Pour quelques centaines d’Euros il est possible maintenant de réaliser une campagne de publicité qui touchera plusieurs milliers de personnes avec des outils puissants qui peuvent cibler les profils, les tranches d’ages, les milieux professionnels et la localisation. En complément d’une gestion active  du fichier client et d’une politique éditoriale dynamique, la communication digitale, sans atteindre des budgets mirobolants, permet de toucher des cibles identifiées : gains de temps, d’énergie pour une efficacité accrue.

 

 

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Page mettre en place une campagne de publicité sur FaceBook

 

12 / Les 4 P : Un nouveau Mix du marketing

Connaître les bons usages et l’environnement culturel des internautes devient une clé pour agir efficacement sur les réseaux.

Permission – Partage – Personnalisation – Participation sont les 4 dimensions de la communication digitale moderne.

L’ère du SmartPhone implique une nouvelle urbanité. L’hyper sollicitation et l’hyper concurrence supposent de nouveaux comportements. Penser client, en matière digitale, reste une priorité.

 

Réfléchir avant d’agir

Faire un post n’est pas si compliqué … encore faut-il s’avoir quoi raconter et dans quel ordre ! Souvent par manque de temps, nombreux sont les vignerons qui utilisent les réseaux sociaux sans avoir pris le temps d’une réflexion, d’une analyse de la situation afin de déterminer ce qui va être dit, à qui, par quel canal, à quel rythme ?

Cela signifie rédiger une stratégie de communication en prenant en compte les caractéristiques réelles de l’entreprise viticole (image, production, notoriété, moyens humain, temps disponible, objectif d’entreprise …) et de définir une feuille de route répartissant les tâches, les contenus, les cibles.

 

Conseil Œnotourisme aide les vignerons à voir plus clair dans l’usage des réseaux sociaux en fournissant un Brief qui sera le chemin à suivre à court, moyen et long terme pour augmenter la visibilité digitale. Prendre du recul sur la manière d’intégrer le digital dans l’entreprise viticole, c’est gagner en efficacité et transformer en douceur l’organisation de la promotion / communication du domaine.